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Les étapes d'une affaire en droit pénal international : de l'enquête au jugement

Le 24 décembre 2024
Les étapes d'une affaire en droit pénal international : de l'enquête au jugement
Découvrez le processus complet d'une affaire en droit pénal international, de l'enquête au jugement. Guide pratique par Me Manon Dantin, avocat à Marseille.

Saviez-vous que la Cour pénale internationale (CPI) a déjà traité plus de 30 affaires depuis sa création en 2002 ? Le droit pénal international, qui vise à poursuivre les auteurs des crimes les plus graves touchant la communauté internationale, suit un processus complexe et rigoureux. Maître Manon Dantin, avocat à Marseille, vous guide à travers les différentes étapes d'une affaire devant la CPI, de l'ouverture de l'enquête jusqu'au prononcé du jugement.

L'ouverture d'une enquête : le point de départ des procédures en droit pénal international

Tout commence par la saisine de la CPI, qui peut intervenir de trois manières différentes. Un État partie au Statut de Rome, traité fondateur de la Cour, peut lui renvoyer une situation. Le Conseil de sécurité de l'ONU peut également saisir la CPI dans le cadre de ses pouvoirs de maintien de la paix. Enfin, le Procureur de la CPI peut lui-même décider d'ouvrir une enquête de sa propre initiative (proprio motu), après autorisation de la Chambre préliminaire.

Une fois saisi, le Procureur procède à un examen préliminaire des informations reçues. Il évalue la gravité des crimes allégués, la recevabilité de l'affaire et les intérêts de la justice. Si les critères sont remplis, il décide alors d'ouvrir officiellement une enquête. Cette décision marque le début d'une longue procédure visant à établir la vérité et à rendre justice aux victimes.

Bon à savoir : La CPI n'a compétence que pour les crimes commis après l'entrée en vigueur du Statut de Rome le 1er juillet 2002.

L'enquête internationale : un défi pour la coopération des États

L'enquête est une étape cruciale où le Procureur va réunir les preuves nécessaires pour établir la responsabilité pénale des suspects. Il dispose pour cela de larges pouvoirs, comme la possibilité d'interroger des témoins, de recueillir des documents ou d'inspecter des lieux. Mais il va aussi avoir besoin de la coopération des États concernés, que ce soit pour accéder à leur territoire, obtenir des éléments de preuve ou procéder à l'arrestation des suspects.

C'est souvent là que le bât blesse, car les États rechignent parfois à collaborer pleinement avec la CPI, invoquant leur souveraineté. Pourtant, le Statut de Rome oblige les États parties à coopérer avec la Cour. Les victimes ont également un rôle à jouer pendant l'enquête : elles peuvent fournir des informations au Procureur et participer à la procédure en qualité de "participants".

A noter : La CPI est complémentaire des juridictions pénales nationales, qui ont la responsabilité première de poursuivre les crimes.

La phase préliminaire : un filtre avant le procès

Une fois l'enquête terminée, le Procureur doit convaincre les juges qu'il existe des preuves suffisantes pour renvoyer les suspects en procès. C'est l'objet de l'audience de confirmation des charges, une étape clé de la phase préliminaire. Les suspects, désormais accusés, peuvent contester les charges retenues contre eux. Si les juges estiment les charges suffisamment étayées, ils renvoient l'affaire en jugement. Sinon, ils peuvent refuser de confirmer tout ou partie des charges.

Cette phase permet d'éviter des procès inutiles et de donner aux parties le temps de préparer leurs arguments. Le Procureur doit affiner sa stratégie de poursuite tandis que la Défense se prépare à réfuter les accusations. Les victimes, de leur côté, peuvent demander à participer au procès et à obtenir réparation.

Exemple : Dans l'affaire Lubanga, première affaire jugée par la CPI, les charges de crimes de guerre liés à l'enrôlement d'enfants soldats ont été confirmées en 2007, ouvrant la voie à un procès qui s'est tenu de 2009 à 2011.

Le procès pénal international : un exercice d'équilibriste

Le procès devant la CPI est un moment fort, où les preuves sont débattues contradictoirement devant les juges. Le Procureur présente son dossier et fait comparaître ses témoins, que la Défense peut contre-interroger. Puis c'est au tour de la Défense de présenter ses arguments et ses preuves. Les victimes peuvent également intervenir pour exprimer leurs vues et préoccupations.

Les juges doivent ensuite rendre leur verdict en toute indépendance et impartialité. S'ils concluent à la culpabilité de l'accusé au-delà de tout doute raisonnable, ils prononcent une peine pouvant aller jusqu'à 30 ans de prison, voire la perpétuité dans les cas les plus graves. Le jugement est susceptible d'appel, ultime recours avant que la décision ne devienne définitive.

Bon à savoir : Les victimes peuvent demander réparation pour les préjudices subis (restitution, indemnisation, réhabilitation) une fois la culpabilité de l'accusé établie.

Mener une affaire en droit pénal international n'est donc pas un long fleuve tranquille. Entre les obstacles politiques et les défis pratiques, le chemin est semé d'embûches. Mais c'est un combat nécessaire pour lutter contre l'impunité des crimes les plus graves et rendre justice aux victimes. Un combat dans lequel les avocats comme Maître Manon Dantin ont un rôle essentiel à jouer, que ce soit en représentant les victimes ou en assurant les droits de la défense.

Forte de son expertise en droit pénal et de son engagement au service de la justice, Maître Dantin et son cabinet basé à Marseille sont à vos côtés pour vous guider dans ces procédures complexes. Avec une approche à la fois rigoureuse et humaine, ils vous accompagnent à chaque étape pour faire valoir vos droits et obtenir la vérité. N'hésitez pas à les solliciter pour bénéficier d'un soutien juridique solide et adapté à votre situation.

A retenir sur la procédure en droit pénal international :

  • La CPI peut être saisie par un État, le Conseil de sécurité de l'ONU ou le Procureur lui-même.
  • L'enquête vise à réunir les preuves de la culpabilité des suspects, avec la coopération des États.
  • La phase préliminaire permet de confirmer ou non les charges avant le procès.
  • Au procès, l'accusation et la défense débattent contradictoirement devant les juges.
  • Les victimes peuvent participer à la procédure et demander réparation.